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mardi 13 octobre 2015

Anne F. - Hafid Aggoune #80


Date de sortie : 26/08/15
Editions : Plon
146 pages



Résumé :


Anne Frank peut-elle réconcilier un homme avec son époque ? 
Après un attentat commis par l'un de ses élèves, qui réveille les plus sombres heures de le vieille Europe, un professeur est au bord de l'effondrement. Rongé par la culpabilité, décidé à en finir, il redécouvre un soir le Journal d'Anne Frank ; bouleversé par son actualité et sa vivacité, il se met à écrire à sa "petite soeur juive" disparue à l'âge de quinze ans à Bergen-Belsen. Entre ses lignes, la jeune fille vive et courageuse renaît, avec son désir d'écrire, sa volonté de devenir une femme indépendante et forte, et sa vision d'un monde meilleur. A travers cette invocation qui renouvelle notre regard sur ce symbole universel d'espoir qu'incarne Anne Frank, ce roman poignant interroge notre présent, invite à la réflexion et ravive le courage de résister. 

La note et l'avis d'Audrey :



Un professeur de français est au bord de gouffre. B. Jarhel, un adolescent de quinze ans, qui était son élève, à commis un attentat durant le marathon de Paris. L'homme avait choisi de l'exclure de sa classe dans un premier temps, car le jeune homme avait tenter de brûler le Journal d'Anne Frank, que le professeur faisait lire à ses élèves. Ne comprenant pas son geste, il fait aussi en sorte qu'il soit exclu du collège. Il le regrette, il aurait du agir autrement, le mettre réellement face à son acte. S'il il ne l'avait pas abandonné, peut-être que rien de tout cela ne serait arrivé...
Rongé par la culpabilité, les remords et voyant sa femme quitter le domicile, le professeur pense se donner la mort. Il ne peut plus vivre avec ça. Il décide d'écrire une dernière lettre, à sa petite soeur juive Anne Frank. Il y cherche le courage, l'espoir mais aussi le pardon.

Extrait :

Si tu voyais le monde aujourd'hui, tu serais effarée par la place accordé à la haine, encore elle, et à l'ignorance, à la peur, à la terreur. 
Des jeunes sont nés ici et ne se sentent pas d'ici, n'en maîtrisent pas la langue alors même qu'ils sont allés à l'école, y ont reçu le même enseignement que moi, moi dont le père était étranger, ouvrier et peu instruit.
Je crois que la grande différence entre les êtres, quels que soient leurs origines ou leur milieu social, c'est l'amour que l'on reçoit et la nature de cet amour durant l'enfance,
Je ne sais pas si B. Jahrel manquait d'amour et je n'avais fais qu'entrevoir ses liens avec ses parents, mais mon détachement n'a pas aidé à éviter d'en faire une proie pour les extrémistes. Car c'est bien une forme d'amour qui lie les professeurs passionnés et certains élèves qui les voient comme des îles de paix dans leur quotidien morose. En refusant Jahrel dans mes cours, je l'ai trahi, et sans doute blessé.
Je ne dis pas que tous les maux du monde sont le résultat d'un manque d'amour. Mais nous avons notre part de responsabilité si nous n'aimons pas assez ou mal.
J'ai grandi dans l'amour, celui, visible, entre mon père et ma mère, celui de mon père pour la France, sa culture, sa qualité de vie, ses rivières, ses montagnes, son littoral, ses parcs régionaux, son histoire.
Même dans les coups et les injures, dans les colères de mon père, il y avait l'amour,  mêlé à la crainte que ses enfants ne réussissent pas.
Nous n'avions pas d'argent, mais j'avais un père attentionné, et cet homme possédait une vision d'avenir, une idée du pays dans lequel il vivait depuis ses dix-sept ans, une conception à lui de la manière de réussir, par l'école, par la voie de la République, par le travail. Même si il ne disposait ni d'une fortune ni de diplômes, mon père pouvait compter sur son intelligence et son bon sens ; il tenait à ce que personne ne quitte le chemin qu'il avait tracé comme un sillon sur du marbre.
Aucune religion chez nous. Dieu, mon panthéon, c'était mon père, avant que la littérature ne vienne le remplacer à l'adolescence.

*****
Le début du roman m'a laissé un peu perplexe. En effet, il m'a fallu une bonne vingtaine de pages avant d'être totalement dans l'histoire, puisque je n'ai pas compris dés le départ le rapport entre l'attentat et le narrateur avec Anne Frank. Mais au fil des pages l'histoire prend tout son sens et j'ai été emporté. Ce livre est extrêmement bien écrit, les mots sont justes et défile avec beaucoup de fluidité. Certains passages sont très poétiques et je trouve que c'est un bel hommage à Anne Frank qu'à réalisé là Hafid Aggoune avec un regard neuf. C'est aussi une belle leçon d'espoir, de courage qui remet en question notre société actuelle est ses dérives. Personnellement, je n'ai jamais lu le Journal d'Anne Frank, ce livre m'a donné envie de la découvrir et je pense que c'est un beau cadeau à faire à le jeune génération qui ne la connaît pas, et aussi beau message de paix.

Un grand merci à Denis des Editions Plon pour cet excellent SP !!

Dates de lecture : Du 11/10/15 au 12/10/15

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3 commentaires:

  1. J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce livre ! :)

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    1. En effet, j'avais vu ton précédent commentaire. Il livre vraiment magnifique :)

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  2. Pareil pour moi, j'ai eu un coup de cœur. Le seul regret que j'ai eu c'est de ne pas avoir relu le journal d'Anne Frank avant....

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